"Dans quel domaine êtes-vous optimiste? Et pourquoi?" [1]

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[ Sun. Jan. 7. 2007 ]

C’est la double question posée [4] par John Brockman, éditeur de Edge à plus de 160 “penseurs de la troisième culture, ces savants et autres penseurs du monde empirique qui, par leur travail ou leurs écrits prennent la place des intellectuels traditionnels en rendant visibles les sens profonds de nos vies, en redéfinissant autant qui nous sommes que ce que nous sommes”.

Ça change des unes constamment catastrophiques de nos médias habituels.

Quelques exemples:

Brian Eno estime que la réalité du réchauffement global est de plus en plus acceptée et que cela pourrait donner lieu à un premier cas de gouvernance globale. D’où sa principale source d’optimisme: “le pouvoir croissant des gens. Le monde bouge, communique, se connecte et fusionne en des blocs d’influence qui transfèreront une partie du pouvoir des gouvernements nationaux prisonniers de leurs horizons à court terme dans des groupes plus vaques, plus globaux et plus consensuels. Quelque chose comme une vraie démocratie (et une bonne dose de chaos dans l’intérim) pourrait être à l’horizon”.

Xeni Jardin de BoingBoing, est optimiste après avoir suivi les travaux de la Forensic Anthropology Foundation du Guatemala, un groupe qui se consacre à identifier les morts assassinés par la dictature en s’appuyant sur des logiciels open source, des ordinateurs recyclés et l’aide de laboratoires américains pour l’analyse de l’ADN. “Quant au moins une personne croit que la vérité ça compte, il y a de l’espoir,” conclue-t-elle.

Quant à Howard Rheingold, dans une phrase qui fait penser à l’ambigüité de ses “Smart Mobs”, il fonde son optimisme sur le fait que “les outils de la production et de la distribution culturelle sont dans les poches de ceux qui ont 14 ans.” Sa confiance n’est pas aveugle mais il préfère les “digital natives” qui produisent, aux vieux qui se contentaient de recevoir l’information.

Mon optimisme à moi se situe à l’intersection des technologies de l’information et d’une nouvelle culture de la participation sociale qui est en train de s’inventer un peu partout dans le monde. A mesure qu’ils s’en servent un nombre croissant de personnes et d’organisations (souvent informelles et transitoires) de tous ordres se rendent compte du potentiel perturbateur des technologies de l’information. Ils commencent à s’en servir, à se les approprier et grignottent ainsi du terrain face aux pouvoirs traditionnels. Aucune promesse de paradis là-dedans mais, dans le meilleur des cas, l’identification – à temps – de nouveaux espaces d’affrontements que nous pouvons donc encore espérer configurer.

Et vous… Dans quel domaine êtes-vous optimiste? Et pourquoi?

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